L'univers du gothisme et des fêtes païennes - la trilogie Déviance

 Le monde gothique prend sa source, notamment dans les fêtes païennes et la culture celte.

Comment ne pas placer une histoire de vampire dans un tel contexte. Je ne peux résister. Voici donc un extrait de ma trilogie Déviance, dans l'univers du Yorkshire, au sein de la ville médiévale de York, la plus hantée d'Angleterre.

 



Extrait du tome III de Déviance : Les Aulnes Jumeaux, par l’égrégore des Mackrey : « La mort n’a sur moi aucune emprise réelle, hormis le poids des années qui pèsent sur ma conscience ainsi qu’un leitmotiv qui jamais ne s’achève. Mais plus que tout, me pèse cette détention qui me tient éloigné de la lumière, de toutes les lumières qui sont synonymes de la moindre parcelle de vie en dehors de la mienne. »

Il dormait, profondément enveloppé d’une obscurité immanente, immergé dans le bain insondable de ses pensées qui cognaient à l’arrière de son crâne sans lui concéder la paix à laquelle il aspirait. Les ombres et les pierres de l’antique demeure se refermaient sur lui comme un embaumement naturel auquel il ne parvenait pas à s’arracher. 

Jamais.

Même alors qu’il sentait peser au-dessus de lui, comme en cet instant, le poids urgent de pensées vaguement familières bien que divergentes des siennes. Les ombres toujours, et cette volonté inconsciente de rester accrocher au tombeau qui l’isolait et dont les parois le cernaient chaque jour davantage. Il aurait souhaité qu’elles se dissolvent, au contraire. 

Comme ce matin. 


Une vague de frustration infinie le traversa de manière fugitive. L’impulsion de ses membres pour faire cesser cette immobilité-prison ne fut pas suffisante, néanmoins, pour l’amener à transgresser la loi qui le tenait dans ses serres. Depuis combien de temps ? 

Depuis combien de temps, cet enterrement morbide au sein de la roche de son caveau ? Si seulement, il pouvait se convaincre de sa mort. Quand il s’éveillait du cauchemar et réalisait cette sensation dans son corps, ces tiraillements, cette rigidité de ses organes qui l’effrayait, il vagissait silencieusement, pris dans la nasse de cette peur immonde et insensée. 

L’unique interrogation qui s’imposait, chaque fois, et de plus en plus puissante : était-il mort ou vivant ? Quel était cet état insolite et morbide qui le retenait entre les deux mondes ? Il ne comprenait pas. 

Parfois, un mouvement lascif agitait les ombres de sa demeure, les îlots fluctuants de la poussière, faisait frémir ses paupières tandis que ses pensées surgissaient de leur gangue d’éternité. Lui indiquant que peut-être, il n’était pas seul dans ce soupirail ou cette cave oubliée de tous comme du temps. Pourrait-il jamais s’arracher à ce tourment des spéculations, à cette épreuve des doutes et de l’expectative ? De cet état de non-vie qu’il soupçonnait ? 

Il éprouvait le sentiment détestable que l’existence, au dehors, poursuivait le cycle des saisons en déphasage total avec la sienne, qu’il se tenait aux portes d’un monde qui ne le reconnaissait pas et le rejetterait à la moindre tentative d’intrusion, et qu’un autre de ces mondes n’aurait rien tant aimé que l’accueillir à jamais, mais dont il ne savait par quel mécanisme ou quel obscur objectif, lui-même se soustrayait délibérément. 

Son corps eut un soubresaut de protestation lorsque l’élément de vie qui l’avait préalablement éveillé sortit de son champ de perception ; comme chaque fois. Un fil subsistait cependant. Un fil ténu dont il ne dépendait que de lui de le maintenir et de le remonter, jusqu’à parvenir enfin à la chose ou l’être ou l’état qu’il captait depuis sa tombe avec une énergie désespérante. L’être ou l’état ou la chose aurait dû savoir qu’il était là, lui-même, soumis à sa volonté et à son influence surnaturelle. Oui, l’autre aurait dû savoir, quelle que forme il ait empruntée pour le percevoir, et l’éveiller de cette façon douloureuse et mortelle.

Pour approfondir mon univers déviant :

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